l'enfant terrible, je sais que c'est toi.
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vendredi soir, la dernière sonnerie de la journée venait de retentir et enfin je pouvais souffler, aller me reposer chez moi, squattant netflix sous la couette tout en câlinant cet petite boule de poils que j'avais comme animal de compagnie. sauf que bien évidemment, j'en avais presque oublié qu'en général les vendredis soirs, j'étais chez yosku pour lui donner quelques leçons d'anglais pour que monsieur puisse s'en sortir un peu plus dans ce pays. mais aussi quelle idée que de s'inscrire à Harvard et ne parler qu'à peine la langue ?? j'avais donc quand même fait un détour par chez moi le temps de récupérer mes cours d'anglais et donc par la même occasion mes cours de français puisqu'il avait la gentillesse si je puis dire de me proposer des cours de français afin d'améliorer mon niveau. puisque je n'avais pas de voiture ni de permis, j'avais simplement prit mon courage à deux mains pour faire un tour dans le métro et me rendre chez le russe. écouteurs dans les oreilles à bouffer du glim spanky à fond pour me couper du monde extérieur. je fus surprise de voir que le métro ici était complètement différent de ce que j'avais pût voir au japon. ici c'était assez confiné, sombre et peu rassurant mais bon, puisque je ne pouvais faire autrement et que j'avais plus beaucoup d'argent pour payer un uber, c'était la seule chose que je pouvais faire. une fois dans le centre ville de Boston, je fis quelques blocs à pieds avant de me retrouver devant chez le garçon, montant à son immeuble, frappant contre la porte de son appartement d'une petite force de moustique pour ne pas non plus tambouriner comme une dégénérée non plus juste avant de voir le garçon m'ouvrir et me regarder l'air ébêté. j'haussais un sourcil avant de froncer le bout de mon nez l'air perdue. quoi ? qu'est-ce qu'il regarde comme ça ? « quoi ? t'as vu un fantôme ou comment ça se passe ? » lui demandais-je en me retournant pour regarder si il n'y avait pas un ectoplasme qui flottait derrière moi mais rien. je lui re-fis face en un millième de seconde avant de montrer les bouquins pour lui remettre en mémoire quel jour nous étions avant de constater qu'il avait surement oublié lui aussi au vu de sa déguène, de sa salopette censée être bleue mais qui avait plus l'air de sortir d'une boutique desigual qu'autre chose à l'heure actuelle. je mordillais doucement ma lèvre inférieure avant faire un pas en avant et lui faire un signe de main pour qu'il me laisse rentrer chez lui. non parce que j'allais quand même pas partir comme ça alors que j'avais payé deux dollars pour faire juste un allé alors au moins qu'il m'offre un verre de quelque chose quoi.

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Comme chaque vendredi de la semaine, les cours s'enchaînaient sans qu'il n'ait réellement un véritable moment de répit ; alterner entre programmation de système informatique et cours d'algèbres et équation en tous genres c'était jamais une partie de plaisir. Or, Yosku s'était réveillé ce matin là en ayant la ferme impression d'être au beau milieu du week-end, si bien qu'il avait éteint son téléphone pour pouvoir s'octroyer quelques heures supplémentaires sous la couette en oubliant la journée chargée qu'il devrait normalement avoir en tant qu'étudiant et cyber tueur en série. C'est pas tout mais ça demandait du temps et une manipulation du timing parfaite, ceci dit, se laisser séduire par les bras de Morphée n'était pas au programme et ça ne l'aiderait certainement pas à rester en haut du classement. Quoi qu'il en soit, ça ne l'empêchait pas de vivre dans sa petite bulle toute faite d'illusions faussées où ni le jour, ni la date n'était correcte. Le soleil passait à travers les rideaux beiges entrouverts de la pièce alors que les aiguilles venaient seulement de s'arrêter sur treize heure onze, soulignant combien il n'avait que très peu dormi ces derniers temps. Son lit étant collé contre la baie vitrée, offrait à la lumière du jour l'opportunité de caresser et réchauffer son échine dénudée et découverte par les draps. C'est uniquement à cet instant que la journée débutait telles que les autres ; nourrir ses animaux, leur accorder un brin d'attention en jouant avec eux avant d'accompagner son chien pour faire le tour du parc voisin – un assassin pouvait tout bonnement avoir des habitudes communes à celles de n'importe qui. Ce n'est qu'une fois de retour entre les murs chauds de son chez lui qu'il s'affairait à mettre sa musique favorite, les enceintes atteignant presque leur ultime puissance dans le seul but d'embêter ses voisins avec lesquels il ne s'entendait pas bien. Les heures défilaient entourées de ses charmants acolytes, de plusieurs toiles et d'une quantité affolante de peinture. Lorsqu'il peignait il était toujours question d'un bazar monstre autour de lui, notamment de cette encre à l'huile sur le tapis, sur les mains, la mâchoire, le front, les vêtements et de l'aquarelle sur le chat qui lui, avait décidé de se rouler dedans en bon compatriote de galère. Inutile de préciser qu'au vu de sa dégaine actuelle, il n'attendait personne et n'avait pas prévu de sortir, alors vous imaginez bien son étonnement lorsqu'on venait à frapper à sa porte. Sûrement encore un voisin, pensait-il. Il daignait baisser la musique, non sans laisser de trace de peinture sur les boutons, avant de daigner aller ouvrir la porte pour y découvrir Katsumi qui rétorquait aussi vite que l'éclair après avoir certainement lu la surprise sur son visage quelque peu coloré. Il n'eut pas besoin de réfléchir bien longtemps avant de comprendre que non, ça n'était pas samedi aujourd'hui ; « je vois, rentre mais touche à rien, tu connais la chanson ». Un soupir s'éteignait sur ses lèvres, claquant la porte après son entrée, la devançant pour approcher de la porte de la salle de bain - « attends moi dans le salon, j'arrive », si elle avait comprit, c'était un miracle, foutu accent de raté. Yosku se dépêchait alors de se nettoyer un maximum les mains et le visage pour rejoindre sa chambre où il délaissait sa salopette pour un jogging propre afin de pouvoir rejoindre Katsumi dans un état un minimum potable. « Je te sers un ve.. truc à boire ? », difficile de se souvenir de la prononciation d'un mot.

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sincèrement à ce point-là, ça ne m'étonnait même pas que Yosku ait oublié le jour de la semaine qu'on pouvait être. il semblait tellement perché ce gosse à certains moments que lorsque je l'avais vu ouvrir la porte, après avoir regardé derrière moi si il n'y avait pas un truc style, dame blanche, j'avais roulé des yeux en l'entendant me rappeler que je ne devais rien toucher chez lui. tss il me prenait pour qui sérieusement celui-là ? à peine un pied dans l'appartement, je finis par retirer mes chaussures, mettant ma veste sur un crochet près de la porte et clairement me démerdant toute seule puisque visiblement, la politesse c'était pas trop son fort. « ouais okay... » lâchas-je à sa deuxième phrase alors qu'il s'était déjà éclipsé dans la salle de bain pour sans doute pour se rincer un peu la gueule. j'entendis ensuite la porte s'ouvrir avant de le voir foncer dans sa chambre et je ne prêtais pas spécialement plus attention à ça puisque son chien ramenait ses petites fesses pour tourner autour de mes jambes, m'accroupissant pour venir le caresser avant que ce ne soit sa horde de chat qui se rame et qui n'arrête pas de miauler pour avoir eux aussi leur part de câlins. j'adorais les animaux ça tombe bien alors, je ne gênais pas tellement pour glisser mes mains sur leurs pelages juste avant que le russe ne daigne sortir de sa grotte et me propose à boire. je laissais un petit s'échapper de mes narines quand je constatais qu'il ne savait même plus dire le mot 'verre' puis me redressa, glissant mes mains dans mes poches avant de passer ma langue contre mes molaires. « oui pourquoi pas ? qu'est-ce que tu as de bon ? » lui dis-je doucement pour qu'il puisse saisir tout les mots que j'avais pût sortir et que ça monte à son cerveau en un temps record. des fois, je me demandais qu'est-ce que je pouvais bien faire ici, pourquoi est-ce que je lui avais proposé de lui donner des cours d'anglais ? franchement des fois ma gentillesse me tuera ! je m'avançais un peu plus près de lui, toujours les mains au chaud. je déglutis, réfléchissant à ce que moi-même je pourrais lui demander dans l'éventualité où il l'aurait dans son frigo ou dans un de ses placards. pinçant mes lèvres dans une moue réfléchie, je finis par laisser un soupir s'échapper de mes muqueuses avant de gratter le bout de mon nez. « tu peignais quoi ? » lui demandais-je en espérant qu'il ne se braque pas et veuille bien répondre parce que j'avoue que j'étais plutôt curieuse de savoir, je ne savais même pas d'ailleurs qu'il pouvait apprécier la peinture ! d'ailleurs vous voulez rire mais je ne savais même pas qu'est-ce que le garçon étudiait à Harvard ni même son âge. la seule chose dont j'étais au courant c'était son prénom et le lieu ou il habitait. quoi que je pense avoir cherché sa date de naissance sur facebook mais puisque ses informations étaient en privées, je n'avais pas pût y avoir accès. néanmoins, je dirais qu'il devait avoir autour de la vingtaine au vu de son physique, peut-être un peu plus de vingt ans si j'en juge par la repousse de moustache qu'il laissait légèrement voyante sur son visage.

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Il avait la chance de comprendre facilement ce qu'on lui disait, c'était pour répondre qu'il faisait face aux difficultés du langage anglophone. Évidemment, il savait tout de même le parler, ce sont certains mots, certaines expressions et cet accent inaccessible qui lui faisaient défauts. Verre, qui aurait même pu réussir à le prononcer ? Encore heureux que le ridicule ne tuait pas, il y aurait laissé sa vie à peine les pieds posés sur le territoire américain. Posté devant la porte ouverte de son réfrigérateur, il observait son contenu sans la moindre conviction – il n'y avait rien ici qu'une fille de son genre ne puisse aimer, il en était certain. Il était du genre à acheter en masse dans les petites supérettes étrangères situé au milieu de nulle part pour être sûr d'y trouver des produits qui lui soient familier alors forcément, ce qui logeait ses placards étaient de son goût, mais probablement pas au goût de tout le monde. Yosku était tellement peu certain de la phrase à dire pour savoir quels genres de boissons elle buvait à son habitude qu'il restait terré dans un profond silence, égaré dans une parano qui n'appartenait qu'à lui. Est-ce qu'elle aimait les jus de fruits, était-elle allergique à quelque chose en particulier ; c'était sincèrement un véritable calvaire alors pour ne pas se torturer davantage il extirpait du frigo deux canettes de bière aux fruits rouges en espérant taper dans le mille. Sans même lui adresser un quelconque regard, Yosku approchait du comptoir où il disposait les deux bouteilles de verres afin de les décapsuler l'une après l'autre et c'est précisément à cet instant que Katsumi s'adressait à lui en abordant un sujet qu'il aimait particulièrement. La peinture avait toujours été un exutoire à l'opposé des moyens extrêmes qu'il utilisait régulièrement, ça lui permettait de mettre des formes, des couleurs ou non, des nuances, sur une toile, sur quelque chose de concret. Il pouvait au moins avoir un aperçu des émotions parfois troubles, floues, qui l'accablaient et le faisaient se sentir incroyablement petit, minable et inhumain mais c'était toujours un brin apaisant de faire sortir ces vagues noires de son esprit pour les bloquer dans des endroits d'où jamais plus elles ne reviendraient. Ses deux iris sombres daignaient s'élever pour se poser sur les traits fin du visage de sa camarade ; « Des mains », commençait-il simplement en s'emparant des deux bières décapsulées pour approcher de la jolie japonaise pour lui en tendre une - « j'adore les mains », concluait-il avant de boire au goulot pour la poser aussitôt sur la table basse où il accumulait un bazar monstre. « Tu peux t'asseoir si tu veux », proposait Yosku dans un élan d'amabilité rare durant lequel il s'activait à débarrasser le coin de ses pinceaux et ses palettes qu'il allait sans trop tarder mettre dans l'évier avant de revenir sur ses pas pour décaler le chevalet dans un coin de la pièce puisqu'il ne désirait pas qu'on puisse voir ce genre de peintures qu'il trouvait immonde et qui n'était de toute façon, même pas terminé. Ce genre de mood là ne lui inspirait que du noir, du gris, du blanc, du pâle, du foncé - c'était morose, nostalgique, mélancolique, presque lugubre et personne n'avait envie de voir ça. Yosku avait enfin terminé de s'agiter dans tous les sens et venait récupérer sa bière avant de se laisser tomber sur son canapé, près de Katsumi, daignant poser les yeux sûr elle. « Alors, on fait quoi ? », parce qu'il était plus facile pour lui de savoir quoi faire avec l'une de ses conquêtes qu'avec une fille, bien que très belle, avec laquelle il ne parvenait pas à s'entendre - « je te préviens, je m'attendais pas à te voir alors je me suis pas... préparé ? ouais, je me suis pas préparé.. mentalement à apprendre des trucs ».

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j'étais en train de m'amuser avec ses animaux de compagnie, chose qui m'arrivait souvent de faire quand je rentrais chez moi le soir après une bonne journée de cours ou tout simplement après le travail. alors par habitude, j'avais attrapé l'un de ses chats, venant à le papouiller doucement pendant qu'il me demandait, maladroitement si je voulais boire quelque chose. je demandais alors ce qu'il pouvait avoir à boire et le voyant hésiter, ne me répondant pas, j'avoue avoir eut l'envie de le rejoindre dans la cuisine pour moi-même jeter un œil au contenu du réfrigérateur mais... est-ce que ça se faisait ? non pas tellement, parce qu'autant, il avait juste un frigo vide et qu'il essayait de cacher tant bien que mal le fait qu'il n'ait rien à m’offrir. en réalité, si vous vouliez tout savoir, je tenais pas tellement à l'alcool alors, quand je le vis sortir deux bouteilles de bières et les décapsuler sans me demander mon avis, j'avais légèrement fait la tête mais je n'avais rien dit, de peur d’embêter, déjà que je semblais de trop dans cet appartement. au final je regardais un peu à droite et  gauche pour regarder la décoration de ce lieu qui m'était tout aussi familier qu'inconnu. j'y venais tout les vendredis pour deux heures voire plus si ça traînait en longueur et pourtant, je n'avais jamais remarqué ces quelques plantes qui trônaient dans un coin et ce chevaler que le garçon finit par déplacer bien évidemment après m'avoir coincé la bouteille verte entre les doigts, m'obligeant à lâcher cette petite boule de poils. « merci... » lui soufflais-je doucement avant le regarder faire son petit train train, essayant de rendre l'espace de vie un peu plus agréable. il est vrai qu'en faisant de la peinture, moi-même je foutais un sacré bordel dans mon salon et qu'en plus de cela Inu n'était pas la meilleure chose qui puisse être quand mon imagination débordante voulait absolument se mettre en pratique. non parce que vous imaginez bien la scène, mon shiba qui marche dans l'aquarelle et qui voulant jouer va courir de partout dans l'appartement et me foutre des traces de peintures un peu partout si ce n'est pas aussi sur les meubles... j'avais posé mes yeux sur ses dessins, et ne voulant pas faire la fille trop indiscrète, je lui avais demandé ce qu'il pouvait bien peindre. il avait répondu, chose qui m'avait surprise sur le coup parce que venant d'un homme aussi renfermé que Yosku, c'était plutôt étrange. les mains ? je regardais mes propres mimines un dixième de secondes avant de relever les yeux vers lui et finir par m'asseoir sur le canapé, ne sachant pas non plus trop quoi faire puisque visiblement, il n'avait pas très envie d'apprendre quoi que ce soit aujourd'hui. ah bah bien... je devrais le faire payer ses leçons des fois peut-être qu'il se rentrerait dans le crâne que je dépense des sous pour sa gueule. bouteille en main, je l'approchais légèrement de mon nez pour sentir cette odeur qui s'en émanait. fruits rouges ? tiens moi qui pensait qu'il aurait préféré l'alcool fort de part ses origines russes, je semblais m'être trompé. puis, à sa question, je tournais la tête vers lui, pinçant mes lèvres doucement entre mes dents, faisant une moue concentrée à la recherche d'une activité qui pourrait plaire à tout le monde. « peut-être que tu pourrais continuer à peindre ? lui proposais-je, non sans savoir qu'un artiste pouvait détester montrer ses œuvres non terminée au grand public. je sais pas trop... je t'avoue que je suis venue pour continuer tes leçons mais si t'as pas envie, je vais pas te forcer à le faire. » répondis-je avant de passer ma langue contre l'émail de mes dents, finissant par porter le goulot contre mes muqueuses et me délectant de quelques gorgées de bières qui me tiraient quelques grimaces. définitivement, l'alcool s'est pas trop mon délire. « en général tu fais quoi avec tes potes du sexe féminin ? au pire on peut faire la même ? » la naïveté est un vilain défaut Kat et si Yosku avait l'audace d'ouvrir sa bouche sur ses activités, tu retomberait vite des nues ma pauvre. et encore une fois, son troupeau de bêtes venaient à me coller, comme si ils n'avaient jamais vu la moindre présence féminine par ici depuis bien longtemps et qu'un peu d'affection ne leur ferrait pas de mal.

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Yosku n'était jamais très à l'aise lorsqu'il s'agissait de devoir tenir une conversation avec une personne du sexe opposé, notamment la journée, puisqu'une fois la nuit tombée, le voile s'envolait pour devenir translucide, laissant sa facette la plus sombre faire naître les démons et les vices les plus troublants, dont celui du charme, de la séduction pure et dure. La nuit les mots n'avaient plus de raison d'être, il n'existait plus de barrière, plus de nationalité, simplement des regards, des gestes qui eux, ne trompaient pas. Or, là, il faisait jour, il se trouvait être dans son appartement en compagnie d'une fille qu'il n'aimait pas tant que ça et qui le lui rendait bien. Tout était particulièrement compliqué, mais il faisait de son mieux en cachant dépit, confusion et frustration derrière quelques gorgées du nectar alcoolisé. Lorsque sa camarade proposait une alternative à l'activité principale, il haussait simplement les épaules, les yeux rivés sur le mur d'en face, profondément indécis. Peindre, oui, devant elle ? Peut-être pas. C'était personnel, c'était lui, sa bulle, son monde, un monde qu'il avait créer de toute pièce pour se préserver des seuls tourments qui ne l'avaient jamais touché et pour extraire de ses aîles déchues, ceux qui étaient parvenus à s'immiscer à travers l'acier de cette carapace aussi solide que de la roche. C'était pas évident de faire un choix et il préférait nettement le méditer avant de s'aventurer sur des terrains glissants, il n'avait pas la moindre envie d'être jugé sur ses peintures, qu'elle pense de lui qu'il était idiot, qu'il n'y connaissait rien – il le savait déjà, il y avait forcément mieux, mais l'entendre ne faisait jamais véritablement plaisir, surtout lorsqu'on  donnait du cœur à l'ouvrage. « Une prochaine fois alors », suggérait-il en faisant allusion à ce fameux cours d'anglais qui parvenait à le fatiguer rien qu'en y pensant, bien qu'il savait qu'elle faisait le déplacement pour lui ; si elle restait assez longtemps, elle pourrait profiter des plats italiens qu'il avait commandé juste avant qu'elle arrive. Un brève soupir émanait de ses lèvres alors que l'arrière de son crâne venait rencontrer le dossier du canapé, ses pupilles observant le plafond avec attention en quête d'une quelconque distraction qui ferait passer le temps. Du moins, jusqu'à ce que Katsumi n'ouvre la bouche pour déblatérer des mots qui le faisaient intérieurement, doucement rire. « Mes potes de sexe féminin, hein ? », répétait-il, tournant finalement la tête dans sa direction avant de reprendre ; « on baise ». Après de brèves secondes, il se redressait et posait sa bière sur la table basse pour la troquer contre son carnet de dessin qu'il avait lui-même customiser d'une multitude de sticker uniques provenant tous du dark net, en soi, des trucs bien satanique, bien trash, parfois quelques uns qui venaient juste des disques de métal qu'il achetait à l'occasion, ni plus, ni moins. Quoi qu'il en soit, il l'ouvrait sur une page vierge et s'armait d'un critérium à mine très fine avant de s'asseoir en tailleurs sur le canapé, à moitié tourné vers sa camarade - « tu me prêtes tes mains ? », demandait-il avant de se rendre compte que sa question tombait au beau milieu d'une conversation assez décalée ; « pour les dessiner, bien sûr ».

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w/ @yosku petrov
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visiblement le garçon n'avait pas envie de peindre devant moi et c'était tout à fait compréhensible. personnellement je n'aimais pas spécialement peindre devant les gens, encore moins dans des cours parce que je ne supportais pas la critique. je pouvais être tolérante avec les personnes qui n'aimaient pas mon art mais le dire comme ça à haute voix ? non, parce que c'était super vexant et que personne n'avait droit de juger ce qui pouvait se passer dans ma tête. mes sentiments et mes émotions m'appartenaient et je ne trouvais pas ça très judicieux de rabaisser des gens suivant ce qu'ils pouvaient ressentir. alors quand il me dit qu'il le ferra une prochaine fois, la seule chose que je fis était d'hocher la tête positivement et m'affaler sur le canapé bien que je gardais une position assez droite, voulant ne pas paraître trop à mon aise ici alors que je l'étais par forcément. je me laissais tenter par caresser une nouvelle fois l'un de ses chats qui avait finit par prendre place sur mes cuisses avant de lui proposer de faire ce qu'il faisait habituellement avec ses partenaires féminins. malheur ! je n'aurais jamais dût sortir une telle chose surtout quand on voit comment il avait répondu sans trop de tact. évidemment, avec le timing parfait qu'il avait eut, j'étais présentement en train de boire ma bière et donc, par l’occurrence vous imaginez bien que le trajet de l'alcool avait fait fausse route. je m'étouffais clairement. bouche fermée, j'essayais de ne pas cracher ma boisson et éviter surtout de le mettre en colère parce que j'avais osé lui éructer à la figure ou alors que j'avais tâché un de ses dessins. malgré le fait que j'eus réussi à avaler le liquide, je continuais à cherche mon air, tapant du poing contre mon sternum pour faire passer tout ça et posant ma bouteille contre la petite table, penchée en avant, je venais à me demander si cela n'était mon dernier instant. j'avais fini par retrouver une respiration correcte au bout d'un petit moment, me redressant avant de faire face à l'asiatique puis fronçant les sourcils. « non s'il te plait, tu te sors ça de la tête ! dis-je avant de soupirer et pincer mes jours intérieurement. au pire, on peut toujours mater un film ? » soufflais-je avant d'arquer un sourcil quand il me demandait si je pouvais lui prêter mes mains. pardon ???? pour faire quoi ? puis, le voyant attraper son carnet de croquis, je fus légèrement rassuré parce que si il n'avait pas rajouté que c'était pour les dessiner, j'aurais trouvé ça étrange à souhait. je penchais les yeux vers mes mains, légèrement perdues avant de pincer les lèvres. « hmm... ouais pourquoi pas ? si t'aimes bien dessiner ça. » cependant, après une petite réflexion et après avoir louché sur ses crayons, je claquais ma langue contre mon palais doucement. « tu me prêtes tes crayons de couleurs s'il te plait ? » lui demandais-je quand même parce qu'au fond, ça pourrait m'occuper aussi de dessiner. quoi ? je ne savais pas trop pour le moment mais ça me viendrait bien avec un carnet sous la main et quelques coups de crayons par-ci par-là. quoi que.... j'aimais bien l'abstrait dans la peinture mais le dessin, j'avais tendance à trop rester cantonné dans le réel et donc les portraits. qui sait, peut-être que je pouvais m'amuser à utiliser Yosku comme ma muse mais je ne pense pas que lui serait d'accord pour me servir de modèle.

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w/ @katsumi yamamoto
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Apparemment Katsumi avait eu du mal à se faire à cette réponse dès plus naturelle pour le russe qui avait balancé ça sans chercher à y mettre la moindre délicatesse. Si elle s'étouffait, c'était pas son problème à lui, après tout il n'allait pas passer par quatre chemin pour en venir aux faits. Yosku était le genre de garçon à avoir des aventures d'une nuit, filles comme garçons, tous sans exceptions étaient prévenu qu'il n'y aurait rien de plus que quelques heures dans ses draps et ça se passait très bien, personne n'avait encore jamais pleuré, fais de scandale ou ne l'avait insulté – il ne cherchait pas à dissimuler sa nature, pas même aux yeux de la jolie japonaise qui, physiquement son genre, aurait pu se trouver dans sa ligne de mire. Cœur indomptable, il n'y pouvait rien, ses pensées, son esprit, son âme entière appartenait au passé, un passé qu'il traînait comme un fardeau, comme un monde dans lequel il vivait toujours, en perpétuel recommencement. Il n'était pas malheureux puisque ceux qu'il avait perdu étaient sans arrêt à ses côtés, il ne les laissait pas s'en aller et ça lui permettait de se sentir moins seul. Quoi qu'il en soit, la voix de Katsumi l'extirpait de ses songes lorsqu'elle l'incitait à se détacher de cette idée qui au fond, ne lui était pas vraiment passé par la tête. Elle avait beau avoir un regard perçant, des traits enivrants et des courbes à en perdre la tête, cependant son caractère lui coupait toute envie d'aller voir sous son pull. « T'en fais pas, j'y comptais pas », déclarait-il avant de se saisir de son fameux carnet afin de lui proposer une activité qui ferait passer le temps en attendant que sa commande n'arrive. L'entendre glisser une réponse positive à cette demande toute particulière qu'était dessiner ses mains lui faisait réellement plaisir. Il venait empoigner l'un de ses poignets sans jouer les grosses brutes, posant sa paume délicate sur sa propre cuisse histoire de la garder près de lui et ne pas avoir à l'embêter sans arrêt en la tournant et la retournant sans répit. Quelques coups de crayons tâchaient déjà sa feuille désormais salie d'un gris somptueux et profond lorsque la jolie brune demandait à emprunter ses crayons de couleurs. Concentré sur le début de son croquis, il relevait légèrement les yeux sur elle, un brin hésitant. Yosku se doutait bien que ce n'était plus une enfant, qu'elle saurait s'en servir correctement sans en casser un, cependant il était toujours un peu réticent quant à ce qui touchait ses trésors les plus précieux. De brèves secondes silencieuses s'écoulaient avant qu'il ne daigne hocher positivement la tête, abaissant de nouveau ses iris sur sa feuille pour reprendre ce qu'il venait de commencer - « sers-toi, fais juste attention s'il te plaît, ils viennent de Russie », et dieu sait qu'il aimait la qualité du matériel de cette boutique qu'on ne pouvait trouver que là-bas, seulement, il n'y remettrait les pieds pour rien au monde alors il désirait que ses crayons durent un maximum de temps. « Il y a un carnet vierge sous la palette si jamais », indiquait l'étudiant alors que ses doigts glissaient sur les phalanges de Katsumi pour en détenir tous les secrets et venir les reproduire sur sa feuille.

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