the truth untold
w/ @yosku petrov
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Zelenodolsk était une ville vraiment mignonne, typiquement russe et plutôt coincée dans un ancien temps. Ici, la modernité du Japon était bien loin. A vrai dire, ca ressemblait plutôt au Japon que mes grands-parents avaient connu. Je ne savais même pas pourquoi Yosku m'avait emmené avec lui en Russie mais j'étais contente qu'il l'eu fait parce qu'au moins on pouvait profiter l'un de l'autre sans qu'il ne doive me quitter les samedis matin. Il voulait me montrer la ville de son enfance et je trouvais ça grave mignon alors forcément je l'avais suivi dans ce trou paumé au beau milieu du Tatarstan. A croire que j'étais vraiment folle de lui pour le suivre a l'autre bout du monde.

Après une journée assez calme a ne seulement faire que travailler sur mon dossier de fin d'année, le russe proposait d'aller se balader un peu dans la ville, alors j'avais quitté mon ordinateur pour m'habiller d'une robe légère et je finis par cacher les bleus que j'avais sur le corps en volant une veste au garçon. Depuis quelques semaines, j'évitais d'être trop tactile avec lui, même de lui donner la moindre affection en dehors de quelques baisers par-ci par-là ou l'appeler par un surnom tellement niais que je suis sûre qu'il en aurait probablement honte en public. Cela devait faire quelques heures qu'on marchait quand finalement le soleil se faisait de moins en moins présent et que Yosku s'arrêta près de l'eau, face au coucher de l'astre lumineux. Pas un mot ne sortait de nos bouches, concentrés sur la magnificence du paysage et un geste du russe me fit serrer les dents avant que je ne baisse doucement les yeux vers mes cuisses où il avait glisser sa main. J'avoue que même si ne plus le prendre dans mes bras me manquait, la sensation que je ressentais était tellement désagréable que j'avais glisser ma main jusque la sienne pour la retirer de là au risque de lui provoquer une moue interrogatrice et ça n'avait pas manqué.

Je sentais bien que ça commençait peut-être à le saouler, le faire douter sur nous ou peut-être juste regretter d'avoir voulu officialiser les choses entre nous et pourtant lorsqu'il m'avait demandait se qui se passait, je n'avais pas osé lui répondre ou même lui expliquer les choses mais sa deuxième question me serrait le cœur et pouvait me montrer à quel point il pouvait avoir peur que je le quitte. Ce n'était pas mon but, loin de là mais il est vrai que ça pouvait  rapidement porter a confusion. Je serrais les dents avant de simplement pencher la tête, les épaules s'abaissant automatiquement, honteuse de devoir aborder le sujet là maintenant. « non, non.... je veux pas te quitter Yosku.» Je parlais d'un ton tellement bas que je ne savais même pas si il m'avait entendu. Je venais a coincer quelques secondes ma lèvre intérieure entre mes dents avant de déglutir. «C'est juste que c'est compliqué pour moi en ce moment. Je veux pas que tu te sentes rejeté ou quoi que ce soit. C'est juste passager.» Lui dis-je toujours en évitant son regard, fuyant la dure réalité en lâchant un dernier mensonge.

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w/ @Katsumi Yamamoto
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Cette époque soulignait les pires années de sa vie, il n'avait jamais aimé la venue des beaux jours, les oiseaux qui chantent, les gens profondément niais dès le moindre rayon de soleil apparent. Divin Lucifer, qu'il brûle ces terres s'il parvenait à terminer la semaine sans tuer personne. Par dessus tout, il avait dû regagner la Russie, tel qu'il le faisait chaque année pour poser des fleurs sur la tombe de sa mère, ainsi que la somptueuse rose rouge qu'il laissait toujours sur celle de Mat. Quoi qu'il advienne de ce séjour qu'il aurait pu penser médiocre, il avait tout de même traîné Katsumi à ses côtés afin de relever le niveau de ces dernières années. Certes, il avait sa petite idée planquée derrière deux neurones qui se faisaient la guerre ; ils étaient assez distant l'un de l'autre et ça commençait profondément à le faire tourner en rond, alors c'était l'occasion ou jamais d'avoir une discussion en espérant en sortir plus unis qu'opposés.

Yosku avait profité de cette douce journée pour lui montrer les plus jolis coins de son village, prenant quelques polaroïds pour immortaliser ces instants en tête à tête. Dès qu'il le pouvait, il tentait un rapprochement, chacune de ses tentatives furent vaines cependant. Finalement, se poser après plusieurs heures de marches avait été une décision commune, à vrai dire, difficile de refuser au vu du panorama splendide qui s'offrait à leurs yeux amoureux. Un sourire enfantin venait presque aussitôt dessiner la courbe de ses lèvres, ravi à l'idée de balayer les mauvais souvenirs passés au creux de cette ville pour les remplacer par de nouveaux, bien plus merveilleux. Yosku décidait alors de glisser sa paume sur la cuisse de sa petite amie, un geste qui lui semblait naturel depuis qu'ils avaient officialisé leur relation. Malgré ça, elle repoussait ce contact et il perdait alors ce sourire rayonnant qui vivait auparavant à la commissure de sa bouche.

Son regard confus, perdu, se posait sur sa douce, les sourcils froncés alors qu'il débitait la phrase qui lui brûlait la langue depuis plusieurs jours ; « est-ce que tu veux rompre avec moi ? », demandait-il, pas certain de vouloir connaître la réponse, question par laquelle elle répondait par la négative. « Passager Kat, tu te fiches de moi ? Dès que je te touche, tu t'en vas mille lieu loin de moi, je suis pas stupide, tu comprends ? J'ai bien vu qu'un truc n'allait pas, tu m'embrasses plus comme avant, t'es plus aussi collée à moi, tu dors à l'autre bout du lit et je suis persuadé que si tu pouvais dormir à même le sol, tu le ferais, alors dis-moi ce qui va pas, tu peux tout me dire, bébé c'est moi enfin, t'as pas à te sentir prisonnière de ce que tu ressens, t'es ma personne, tu te souviens ? Il n'y a jamais eu de non-dits entre nous, je peux tout entendre, je suis ton âme-sœur, l'oublie pas, allez, dis-moi ce qui va pas honey », tentait-il d'une voix douce et posée, en quête d'une vérité.

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w/ @yosku petrov
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Malgré que je veuille sincèrement retrouver Yosku comme avant, il m’était encore bien difficile de concevoir être touchée par quelqu’un même si il avait mon entière confiance. Alors dès lors que le russe avait tenté un rapprochement en glissant ses doigts sur ma cuisse, une légère grimace fendit mes commissures alors que je venais, dans un geste non violent, la retirer de là, tout ce que je récoltais n’était autre que la confusion et le questionnement. Il était tout à fait normal pour le garçon que de ce poser pas mal d’interrogations sur le pourquoi du comment la situation en était venue ainsi. Il était celui qui partageait mes jours et mes nuits depuis plusieurs mois et on avait convenus qu’on ne se cacherait rien. On voulait une relation saine et c’est pour laquelle, lui mentir sur mon état mental actuel me fendait le cœur petit à petit. Mais dans un sens, j’étais effrayé... effrayé par la possible réaction qu’il aurait ou même par la simple idée de l’imaginer ne pas supporter la vérité et préférer en rester là avec moi. C’était stupide. Il était tout pour moi. Il était mon âme-sœur, mon prince charmant, et bien que ça ne faisait pas longtemps que nous étions en couple, c’était pour moi une évidence. Mais comment expliquer à quelqu’un que vous aimez du plus profond de votre cœur que vous vous sentez lessivé, souillé et honteuse ? Dae m’avait toujours dit de parler avec Yosku, de lui avouer tout ce que je pouvais ressentir mais cette fois-ci, c’était bien trop compliqué.

Il finit par me demander si je voulais le quitter et ô diable non ! Pour lui retirer cette idée de la tête, je lui avais expressément répondu par la négation, osant croiser quelques millisecondes son regard avant de pencher une nouvelle fois la tête vers l’avant, visage couvert par la masse de cheveux bruns sur mon crâne. Je lui expliquais que tout ceci était passager, qu’il n’avait pas à s’inquiéter mais justement, il l’était quand même. Puis toutes ses remarques sur le fait que j'étais bien moins proche de lui et qu'il sentait carrément la différence lorsque je l'embrassais. Il poussait, il forçait mais c'était tout à fait normal de vouloir savoir ce qui se passait. Mais à déballer tout ce que je gardais pour moi, la seule issue que j'avais été de pleurer. Les larmes coulaient sur mon visage à prime abord avec douceur avant que je ne serre les dents pour retenir un sanglot qui finit tout de même par sortir. L'eau salée ruisselait maintenant au même rythme que celle qui s'écoulait dans la petite rivière en face de nous et je finis par lâcher toute la pression d'un coup, tel un barrage qui venait de s'ouvrir après que quelqu'un ait appuyé sur un bouton pour lâcher du lest. Les paumes de mes mains venaient à s'écraser sur ma face, cachant le trop plein d'émotions qui sortait. En temps normal, c'est quand Yosku dormait et que j'étais dans mon coin du lit que le flot faisait son apparition , pas quand il était éveillé et conscient de ce qui se passait. Il devait sûrement ne rien comprendre à la situation actuelle. Moi, j'étais terrifiée à l'idée qu'il se fasse une image de moi bien différente de celle qu'il avait présentement. « Je... Je... J'veux pas que tu me rejettes à cause de ça bébé. » soufflais-je avant de rapprocher mes genoux contre ma poitrine et coincé mon faciès entre ces derniers. Oui, je me souciais toujours plus des autres que de moi-même dans les pires situations.

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w/ @Katsumi Yamamoto
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Yosku n'était pas le roi des relations amoureuses, il avait toujours eu beaucoup de mal avec les sentiments et tout ce qui pouvait s'y rattacher. D'abord avec Lara durant son adolescence où il a découvert ce qu'était l'amour et ô combien il était difficile de se remettre d'une rupture, ensuite Mat. Mat qui l'a soulevé de terre pour lui donner des ailes avant de les lui couper en plein vol pour l'abandonner sur le bord de la route. L'amour c'était des montagnes russes consécutives et il détestait ça, il détestait ce sentiment, pourtant il en avait besoin. C'était les aléas du désir, parce que sans ce profond sentiment amoureux qu'il avait désormais à l'égard de Katsumi, il ne serait plus qu'un monstre démuni d'émotions, sans coeur, sans empathie, sans compassion. L'amour c'était perdre le contrôle, mais avec Kat c'était moins effrayant, c'était moins compliqué de lâcher le lion dans l'arène, il laissait faire, il lui offrait l'entier pouvoir de le détruire si elle le désirait, pourtant elle n'en faisait rien. Non, Kat ne profitait pas de ce pouvoir, elle le chérissait pour lui donner le meilleur et seulement le meilleur. Alors, lorsqu'elle se refusait à la conversation, lorsqu'elle coupait court à leurs étreintes, l'alarme sonnait, et elle sonnait si fort que chaque parcelle, chaque particules de son âme en était secoué d'un frisson horifique ; parce que l'idée de la perdre c'était définitivement plus douloureux que l'idée d'être amoureux, c'était plus difficile que de perdre le contrôle, que de laisser à quelqu'un notre coeur entre ses paumes.

Il avait besoin d'elle, pas juste du meilleur de ce qu'elle avait à offrir, il avait entièrement besoin d'elle, de ses mots, de ses doigts sur sa peau, de ses lèvres contre les siennes, de son parfum chatouillant ses narines, de ses bras autour de son corps, de son rire, des sourires éblouissants qui rendait ses jours plus beaux, plus colorés et bien moins tristes. Or là, il n'avait le droit qu'au silence immobile des non-dits, du secret, de la crainte, de la peur et ça n'est pas ce qui le ferait fuir, c'était pas tous les jours facile l'amour, et alors ? Lui, ce qu'il voulait, c'était juste pouvoir affronter le problème et le surpasser avec elle. Ses multiples questions s'évanouissaient lorsqu'il la vit se recroqueviller sur elle-même, s'enfermer toute seule dans cette bulle, semblant effrayée à l'idée de parler, d'avouer, d'être rejeté, pourtant, jamais, diable, jamais il ne pourrait l'abandonner, qu'importe ce qu'elle aurait à dire, qu'importe l'impact, la douloureuse vérité, non, jamais il ne pourrait l'abandonner. Yosku prenait sur lui-même pour ne pas l'étreindre, n'ayant pas la moindre envie de la brusquer davantage. « Jamais je ne pourrais te rejeter Kat, je serai toujours là quoi qu'il arrive, t'entends ? Bébé, dis moi ce que t'as, j'aime pas te voir comme ça », l'interrogeait-il une fois encore, il lui était insupportable de la savoir aussi effondrée. « Tout ira bien, d'accord ? Je suis là, je peux t'aider, qu'importe le problème Kat, t'as pas à te débrouiller seule, parce que t'es pas seule, je suis là, avec toi, alors laisse-moi pouvoir être là comme il le faudrait, s'il te plait bébé, s'il te plait, parle-moi ».

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w/ @yosku petrov
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J'étais devant le fait accomplit... il fallait que je parle, là de suite. Yosku se posait bien trop de questions et penser toujours à mal sur notre relation qu'il fallait que je règle tout ça, que je délie les langues pour lui confirmer qu'il n'était pas le problème de mon malheur. Le pauvre, ça me fendait le cœur de le voir aussi stressé et perdu mais comment je pouvais lui annoncé qu'un homme m'avait violé sans qu'il ne vrille littéralement au point de casser la gueule du premier passant ? Comment lui faire comprendre que j'étais désormais mal dans ma peau ? Je finis par relever la tête doucement, finissant par juste poser ma joue contre mon genou, regardant dans la direction de mon petit ami, les yeux rougis et complètement humides. Doucement, je relâchais une main de mes jambes avant de simplement tendre le bras pour me saisir de la main du russe afin de quand même garder un contact physique avec lui sans pour autant avoir à supporter qu'il ne me touche ailleurs. Refermant l'étreinte autour de ses doigts, je finis par inspirer profondément, secouant doucement la tête positivement à ses paroles ce qui pourrait sans doute me rassurer sur le fait que malgré les aveux, il ne me quittera pas. « j't'ai mentis... » Commençais-je avant de serrer un peu plus mes doigts autour des siens. « j'ai pas eu des soucis de santé pour que je te refuse quelconque affection. » Je baissais soudainement les yeux pour admirer bien plus l'herbe verte sous nous avant que quelques larmes ne reviennent à emplir mes yeux d'eau salée, serrant les dents pour ne pas éclater en sanglots encore une fois.

« Tu sais quand t'es partis fin mai au travail et que tu m'as dit d’être prudente ? bah... en sortant du travail j'suis rentré à pieds et y'à un mec qui m'a chopé et qui m'a tiré dans une ruelle... » Il ne fallait pas être bête pour voir où je voulais en venir. Si je refusais le moindre contact dans lequel je me sentais oppressé et que je venais à parler d'un type en pleine nuit, ce n'était pas qu'on avait tapé une petite partie de carte au calme. Je venais à me mordre la lèvre à sang avant d'éclater une nouvelle fois en sanglots en ayant toutes les images qui remontaient, tout les détails qui défilaient sous mes yeux. « J'ai pas pu me défendre bébé, j'ai pas réussit à résister. J'ai crié, j'le suppliais de me laisser tranquille mais y'avait rien a y faire. Il m'a souillé, il m'a battu et il m'a laissé à l'agonie dans cette ruelle... » C'était un supplice de devoir me remémorer de telles choses mais j'en avais pas finit, loin de là... « J'suis allée aux urgences parce qu'un type m'a trouvé et m'a aidé, il est resté avec moi jusqu'à ce que j'sois prise en charge et j'y suis resté tout le weekend. J't'ai menti parce que j't'ai dis que ça allait parfaitement bien et que j'étais chez une copine pour pas que tu t'inquiètes mais c'était faux. Je me suis prise tellement de coup que je ressemblais plus à rien et le pire, c'est que j'étais enceinte de toi et qu'à cause de tout ça, j'ai perdu le bébé. » Autant dire que là, c'était les chutes du Niagara sur mon visage et je pleurais tellement que j'en tremblais, que j'avais du mal à respirer parce qu'autant ça me faisait mal d'avouer toute cette histoire à Yosku, autant je revivais tout sentimentalement parlant. J'étais ruiné, j'avais perdue ma dignité, j'avais perdu un petit être qui n'avait rien demandé à la vie cette nuit là et je m'en voulais tellement parce que j'avais voulu simplement profiter des bonnes températures et de l'air frais du soir pour contempler les étoiles en rentrant à l'appartement du russe mais ça avait finit en total chaos.

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w/ @Katsumi Yamamoto
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Pleurer, c'était pour les faibles, disait son père. C'était pour les fiottes, pour les sous merdes, pour les sodomites, tels étaient ses mots, les mots qu'il utilisait pour désigner son fils. Alors il ne pleurait pas, jamais, c'était l'éducation qu'il avait reçu ; garder pour soi, c'est être plus fort, alors il restait solide, en apparence. Aujourd'hui, cette leçon lui était utile, elle lui permettait de garder la face devant sa petite amie qui le trouverait probablement risible s'il s'autorisait à craquer, alors il retenait en lui toutes les craintes qu'il avait toujours pu refouler toutes les peurs accumulées depuis sa mise en couple avec Katsumi. La peur de la perdre, la peur de la voir s'éloigner, la peur de la voir partir et d'autres, davantage sombres. Alors il restait muet, tapis dans le silence le plus immobile, perdu dans la révélation de Kat, d'abord craintif sur la vérité, une vérité qu'elle commençait par un aveu quant à son honnêteté qu'elle avouait erronée. Les sourcils froncés, il serrait doucement sa main pour l'inciter à avancer dans son récit alors qu'il l'écoutait attentivement. De fil en aiguille, le schéma se dessinait sous ses yeux et il relâchait inconsciemment la pression sur sa main, les traits de son visage devenaient indifférents, dissimulant toute la rage du monde derrière les foudres de ses deux iris. Sa mâchoire se serrait à mesure que les minutes s'écoulaient alors qu'un trou béant, un gouffre profond creusait sa poitrine, causant l'arrêt instantané du muscle givré qui lui servait accessoirement de cœur.  Il ne disait rien, pas un mot. Yosku passait des heures entières à torturer des tas d'humains, en quête d'une vengeance certaines pour les victimes de tous ces bourreaux et voilà que l'un de ces enfoirés démuni d'humanité avait dérobé la pureté de celle qui était sienne, de celle qu'il aurait dû protéger davantage. C'était de sa faute, s'il avait été plus présent, s'il avait été ne serait-ce que vigilent, ça ne se serait jamais produit.

Il aurait été la chercher au boulot et elle n'aurait jamais eu à subir un tel supplice. Il entrouvrait les lèvres, en manque cruel d'air. Qu'importe qui se cachait derrière l'acte horrible à laquelle elle avait été soumise, on lui avait dérober la sincérité de ses sourires, l'éclat pétillant de son regard et leur bébé. Ils avaient prit un bébé. Le leur. Comment pourrait-il passer outre ? « je suis désolé », maronnait-il d'une voix inaudible, renfermant toute la douleur ressentie présentement. Sa main s'échappait pour venir glisser sur l'une de ses joues et essuyer sa pommette. Sa main libre se serrait en un poing ferme, si bien que ses ongles s'enfonçaient dans sa paume si férocement qu'il se faisait saigner seul. Impossible d'exprimer la haine qui animait ses sens et s'ils avaient été autre part que dans un lieu où il ne pouvait rien faire, il aurait assurément tout envoyer valser, il aurait tout cassé et aurait cogner dans les murs à sa portée. Or, pour l'heure, il ne pouvait rien faire d'autre que de se montrer présent, alors, il approchait de Kat et bien qu'il savait qu'elle ne désirait pas de contact, il ne pouvait se résoudre à rester loin de sa douce. Yosku venait enlacer ses bras autour de sa frêle silhouette, les yeux emplis d'une colère monstrueuse, difficile à dissimuler. « Je te lâcherais plus, d'accord ? T'avais pas à gérer ça toute seule, tes problèmes sont aussi les miens et si ça va pas alors je vais pas bien non plus, on partage tout et je ne veux pas que tu ais peur de me dire les choses.. aussi difficiles soient-elles à dire, je suis là, pour le meilleur mais aussi pour le pire Kat, je t'aime, je t'aime comme plus le dingue des tarés alors ne l'oublie pas, ça va aller, ça va aller maintenant, je suis là, t'es plus toute seule, je suis là », lâchait-il d'une voix qui se voulait bienveillante, avant qu'il n'embrasse sa tempe, « je laisserais plus jamais quelqu'un te faire du mal, plus jamais, j'te le promets ».

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w/ @yosku petrov
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Ayant vécu dans une famille exclusivement composée de gente masculine, j’avais été élevée comme telle bien que je fus toujours la petite protégée de ma mère alors selon mes frères, pleurer, c’était pour les faibles, et il était rare pour moi de réellement lâcher prise. Cependant, devant Yosku, c’était impossible de rester de marbre, de n’agir que comme une fille sans coeur. Il finissait par me connaitre sur le bout des doigts, comme si il m’avait toujours connu ou plutôt comme si cela faisait des années que nous partagions nos vies amoureusement parlant. C’était fou comment les choses pouvaient aller aussi vite avec lui mais c’était tellement agréable de se sentir aussi aimé et comblé à la fois alors j’y fonçais tête baissée. Pourtant, j’avais moi aussi mes parts d’ombre qui faisaient que j’avais parfois l’air d’agir comme une personne totalement différente suivant la situation. Aujourd’hui, il fallait que je lui parle, que je le mette devant le fait accomplit qui à lui briser le coeur en priant pour qu’il continue à m’aimer aussi sincèrement qu’il le faisait depuis maintenant plusieurs mois. Alors, lorsqu’il fallait dénouer sa langue, ça avait été à une vitesse folle. Des flots de larmes coulant en masse sur mes joues devenues rouges à cause de la pression sanguine qui s’accumulait dans ma face. J’avais peur, peur de tout et surtout de me retrouver seule à cause d’une chose dont au fond, je n’étais pas la fautive. Il était plus que silencieux et ça, c’était effrayant. Peut-être qu’il essayait d’assimiler les choses dans sa tête ? Ou alors peut-être qu’il réfléchissait à une manière de me dire qu’il ne voulait plus de moi ? Le doute s’installait dans ma tête avant que finalement, il ne se disperse allègrement.

Il avait finit par ouvrir la bouche, d’une voix qui pourtant avait du mal à atteindre mes tympans si tant qu’elle était faible. Doucement, je penchais la tête, honteuse, voulant absolument aller me cacher quelque part pour ne pas avoir à faire à la tornade Yosku en préparation. Mais avant que je ne puisse réellement l’abaisser, il venait glisser ses doigts chauds sur l’une de mes joues et finit par la caresser tendrement, chose aux antipodes de ce que j’attendais de sa part. Et bien qu’il sache que je refusais le moindre contact trop rapproché pour l’instant, il avait forcé cette barrière que je m’étais créée, cette frontière invisible qui délimitait ma zone de confort. A prime abord, je restais bloquée, ne le repoussant pas mais n’ayant pas non plus un geste doux envers lui; je me contentais d’écouter ce qu’il avait à me dire et dans un souffle soulagé, je venais à verser encore quelques larmes juste avant de finalement resserrer l’étreinte autour de sa carrure musclée, serrant une main à son tee-shirt tandis que la deuxième venait à se glisser dans sa tignasse que je papouillais amoureusement comme j’avais l’habitude de le faire avant. J’avais toujours du mal avec le contact physique mais je prenais vraiment sur moi-même pour pouvoir au moins lui accorder quelques instants de tendresse. «  je t’aime Yosku, je t’aime tellement si tu savais… » soufflais-je d’abord avant de le laisser embrasser ma tempe doucement. « promis j’arrêterais de te cacher quoi que ce soit même si c’est grave ou non. Je veux être sincère avec toi, je veux pouvoir tout te dire et que tu puisses me dire tout en retour. » lui avouais-je avant de reculer légèrement et poser mes yeux sur ses lèvres, hésitant à faire un geste en avant ou non. Finalement, tellement j’étais folle amoureuse de lui, je ne pouvais encore une fois me résoudre à le laisser sur sa fin et scella un baiser puisqu’au final, il en avait quand même eut le droit avant que je ne lui balance la vérité.

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