Le rendez-vous avait été booké depuis déjà quelques semaines mais au vu de la fréquentation du salon, Victoire n’avait pût avoir un rendez-vous qu’en cette première journée du mois de juin. Elle avait d’ailleurs pût demander sa journée à sa patronne, rattrapant le tout dès qu’elle le pourrait même si ça devait être durant le weekend, ce n’était pas tant grave. l’idée de rester sur un siège en cuir avec une température extérieure avoisinant les trente degrés ne l’enchantait pas trop mais au fond, c’était pour la bonne cause puisqu’elle serait doté d’un nouveau tatouage à la fin de la journée. Puis finalement, après avoir récupérer un grand gobelet d’ice americano au Starbucks qui se trouvait pas bien loin de là, elle entre dans le salon et se courbe légèrement pour saluer le personnel. Un coup d’oeil rapide autour d’elle, elle attend que le comptoir se libère d’un client en quête de réponses avant de s’avancer souriante vers celui qui était derrière.

—  Bonjour ! J’ai rendez-vous à 14h au nom de Victoire Deauclaire. qu’elle indique juste au garçon en le regardant chercher dans son agenda et approuver ses dires. À cause du bruit des machines rotatives, victoire avait encore du mal à comprendre toutes les pensées des gens qui l’entour mais elle savait qu’elle avait déjà un bon feeling avec la personne qui allait dessiner sur sa peau puisqu’ils s’étaient déjà parlés une fois, bien que rapidement. Elle le suit finalement dans sa salle privée avant de poser son sac à main dans un coin de la pièce et s’asseoir sur le fauteuil alors qu’il récupérait le modèle du tatouage pour lui montrer. — j’aime beaucoup ce que vous avez fait ! parce que c’était vrai, il avait été appliqué et qu’il avait sût cerner concrètement ce qu’elle avait voulu. c'était pas la première fois que Rhys était en charge d'un tatouage sur Victoire puisque c'est aussi lui qui avait tatoué ce papillon qui trônait à l'arrière de son oreille. elle avait particulièrement aimé son travail alors, elle avait considéré qu'il serait la bonne personne pour s'occuper d'un projet plus ambitieux.

Comme à chaque fois, la journée de Rhys était très bonne probablement car il aimait son métier, les rendez-vous s’enchaînaient avec un très bon rythme et les clients n’étaient qu’agréable à chaque fois. Le coréen était très fier de son travail et de la qualité du rendu quand il voyait ses tatouages sur la peau des clients et des expressions de bonheur sur leurs faciès, c’était sans aucun doute l’un des meilleurs moments de ses journées de travail, voir le sourire sur chaque visage quand ils partaient. La pause du midi ne fut qu’agréable pour Rhys, comme à son habitude il avait commandé dans un restaurant non loin du salon, la solution de facilité rien de plus, et bien entendu étant comme il était, il continuait de travailler en dessinant les futurs tatouages pour ses rendez-vous de la semaine suivante. C’était quelque chose d’important pour Rhys, avoir de l’avance, que tout soit en ordre.

Finalement, après sa pause, il finit par préparer sa pièce pour le prochain rendez-vous, désinfectant avec soin chaque recoin de sa table, le siège ainsi que son équipement. Il finit par s’installer à l’entrée, renseignant les clients, prenant des rendez-vous en les notant soigneusement. Puis une personne fini par passer le pas de la porte. Rhys posa les yeux sur elle, un simple instant, un millième de seconde et pourtant il avait cette impression d’avoir le cerveau déconnecté, un réel court-circuit où il pensait à tout et à rien en même temps, un bordel sans nom était en train d’arriver dans ses pensées. Mais Rhys savait une chose, elle avait une beauté sans nom. « Bonjour, je vais regarder alors. » Un soupir inaudible s’échappait d’entre ses lèvres, il était presque fier de sa propre personne car il n’avait pas bégayé en lui parlant. Le prénom de la jeune femme sortait tellement du lot, contrairement à tout ses clients coréens, que Rhys n’avait pas eu de réel soucis à le trouver dans son planning.

D’un simple mouvement, le coréen finit l’emmener dans sa salle qui sentait encore légèrement le désinfectant. Il laissait Victoire s’installer tandis qu’il était parti chercher le dessin qu’il allait lui tatouer. « Et voilà la pièce, cela vous convient ? On peut toujours apporter des modifications si besoin. » La réaction direct qu’il avait eu en retour ne put que le faire sourire, il était étrangement heureux face à une telle situation. « Si tout est bon pour vous, et que l’endroit du tatouage n’a pas changé, je vous laisse vous mettre à l’aise, avant que l’on ne commence à placer le calque sur votre peau, pour trouver l’endroit qui convient le mieux. » Rhys venait de lui donner de quoi cacher sa poitrine, c’était quelque chose de courant pour lui de tatouer ce genre d’endroits. Il adorait les courbes féminines, pour autant il restait toujours professionnel et voulait mettre ses clientes à l’aise. Il finit par s’installer sur son tabouret, il patientait en silence, les yeux fixés vers le sol pour lui laisser toute l’intimité qu’il pouvait lui donner. Rhys finit par remonter ses manches, le jeune homme appréciait être à l’aise lors de son travail, et pouvoir bouger comme il le voulait était important.

La salon était assez bruyant contrairement à la dernière fois où elle s’y été rendu et il faut dire que cette fois-ci, elle avait du mal à entendre les pensées des gens qui l’entouraient correctement. Cependant, alors qu’elle avait passé le pas-de-porte, quelques pensées lui tirèrent une esquisse délicate en coin de bouche sans pour autant qu’elle ne comprenne de qui cela pouvait bien venir. Elle était certaine que c’était un homme qui l’avait pensé mais lequel, il lui était encore difficile de le savoir. Demandant alors à celui qui était derrière le comptoir, elle étire un peu plus cette risette en se rendant compte que c’était finalement lui qui avait l’esprit meurtrit par sa présence. Il faut dire que Victoire était une belle femme et qu’elle avait tendance à se faire reluquer par la gente masculine qui, majoritairement, la considérait plus comme un bout de steak qu’une personne à part entière, mais lui, même si ses pensées étaient incompréhensibles, elle n’avait pas réellement capté d’envie perverse.

Finissant par s’installer dans la pièce du tatouer, la française s’assit sur le fauteuil en cuir avant de le laisser chercher le dessin qu’il lui avait préparé. Et ça serait mentir que de ne pas lui dire qu’elle aimait le travail qu’il avait fait. Il avait été délicat et il avait sût faire ressortir toute la douceur de la pièce qu’elle finirait par porter pour le restant de ses jours. Puis en le voyant sourire, la blondinette penche doucement la tête sur le côté, encore cet éclat sur le visage. réceptionnant alors les patchs, elle se tourne pour se mettre à son aise. Victoire était du genre timide mais, elle savait que si elle ne s’exécutait pas, elle ne risquait pas d’avoir son tatouage avant un long moment, déjà qu’elle avait rester ici plusieurs heures ou qu’elle devrait revenir plus tard pour finir tout ça si la douleur était trop dure à supporter en une fois. — c’est bon, j’suis toute à vous. Qu’elle s’exclame alors qu’elle reprend sa position initiale, les yeux qui viennent croiser celui du garçon qui se relevaient du sol. Il était particulière agréable, c’était rare de ne pas être juste un objet aux yeux d’un homme.

Le bras droit qui s’était plaqué sur sa poitrine en guise de protection supplémentaire, elle reprend la parole. — du coup c’est sur le côté gauche que je préfèrerais, parce que j’avais encore un doute la dernière fois mais je suis sûre maintenant. Qu’elle lui dit en ricanant, avant de se lever sous sa demande afin qu’il puisse appliquer le calque correctement et découper les parties qu’il fallait. Un léger silence plane dans la pièce avant que ses yeux ne se baissent pour observer le tatouer qui s’affairait. elle se perd quelque peu sur ses tatouages et fronce les sourcils doucement. la dernière fois qu’elle l’avait vu, il n’était pas autant tatoué. — vos tatouages sont jolis aussi ! victoire essaye surtout de se détendre elle-même. Elle déteste les aiguilles et elle est assez douillette et d’ailleurs, alors qu’elle s’était déjà allongée sur le fauteuil réglé à bonne hauteur, elle se souvient d’un truc. — est-ce que vous pouvez me passer la petite peluche qui se trouve dans mon sac, s’il vous plait ? ça paraissait stupide mais Victoire préférait serrer un doudou entre ses doigts que plutôt le bras du tatouer qui n’avait sûrement pas demandé à être torturé pour le coup.